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04/01/2014

Le racket des Rois : 30 euros la galette, et "l'Epiphanie" (?) en promo pendant quinze jours...

Une antique coutume de table privée de sens par le business ?

Boycottons la marchandise !

...et faisons la galette nous-mêmes :

 épiphanie,folklore

 Pour en savoir plus :

 


 

 

20 minutes (ici) fait le point sur le racket de la galette : la payer 30 ou 40 euros chez le boulanger-pâtissier du coin, qui dans 80 % des cas (selon l'enquête de Challenges, ici ) l'a achetée en gros et se contente de la réchauffer, c'est aberrant ! 

Challenges : « C’est l’un des plus gros mensonges faits aux consommateurs. Un mensonge répété invariablement chaque mois de janvier. Les galettes des rois que vous achetez chez votre boulanger ou votre pâtissier sont dans la plupart des cas, des produits industriels, fabriqués en usine et livrés congelés. Mauvaise nouvelle pour les gourmets, dans un très grand nombre de cas, ces gâteaux vendus entre 12 et 40 euros par ces commerçants sont exactement identiques à ceux vendus cette année 4 euros chez Carrefour et 4,50 euros chez Auchan pour une galette 6-8 parts. Alors que les Français se disent de plus en plus, adeptes des produits sains, bios et fabriqués avec des ingrédients traçables, les voilà qui se précipitent en masse, sans le savoir, sur un produit alimentaire très largement fabriqué à la chaîne dans des usines."Il suffit de se promener de bon matin dans son quartier pour voir les camions de livraison de groupes industriels bien connus des professionnels telles que les sociétés […], s’indigne Xavier Denamur, restaurateur en croisade contre l’invasion des produits industriels dans les commerces de bouche. Selon lui, le mal est tout aussi répandu dans les 120.000 restaurants français où il ne reste aujourd’hui qu’une minorité de professionnels à bouder les préparations toutes faites ou en kit, à réchauffer avant de servir... »

Le racket de la galette – exercé sur un marché de consommateurs captif – s'explique par son aspect micro-saisonnier : « quelques semaines par an », disent les artisans, pensant expliquer ainsi les marges qu'il se font sur la pâte feuilletée. Mais cette extension difforme du jour de l'Epiphanie montre de quoi il retourne : la fête avec son « roi » (rite romain des Saturnales) a perdu son sens, elle est désormais aux mains du business, qui lui inflige le même sort qu'à tout ce qu'il touche : la dilatation absurde du créneau de chalandise (par exemple « Noël » fêté dès novembre), et l'abus massif sur les marges.

Pourquoi fêter l'Epiphanie ? Les chrétiens le savent. Pourquoi y associer la galette des Saturnales ? Beaucoup de familles incroyantes y sont attachées parce que c'est une tradition qui plaît aux enfants, qui aiment se cacher sous la table pour répondre au rite des parts : « pour qui celle-là ? » [*] Mais rien n'oblige à acheter chez Machin une galette industrielle vendue dix fois son prix, alors que la mère de famille peut très bien fabriquer elle-même le gâteau – qui n'est d'ailleurs pas nécessairement une rondelle de pâte feuilletée (et surtout pas fourrée à la frangipane, innovation des années 1930). Dans le Midi et en Louisiane c'était une brioche au massepain, en Franche-Comté une pâte à chou, dans le Loiret un pithiviers, dans l'Ouest une pâte sablée... Du très simple : tout était dans la convivialité et l'esprit de famille. Et rien dans cette tradition, absolument rien, n'est compatible avec un racket commercial vide de sens.


Vous voulez faire vous-même la galette ?

Voici comment :

http://cuisine.journaldesfemmes.com/magazine/video/0812-galette-des-rois/1.shtml


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[*]  Au XVIe siècle, Etienne Pasquier (Recherches de la France, livre IV, ch. 9) décrit le rite des parts, de la fève et du roi en le raccordant explicitement aux Saturnales romaines  :

« Le gâteau, coupé en autant de parts qu’il y a de conviés, on met un petit enfant sous la table, lequel le maitre interroge sous le nom de Phébé (Phœbus ou Apollon), comme si ce fût un qui, en l’innocence de son âge, représentât un oracle d’Apollon. À cet interrogatoire, l’enfant répond d’un mot latin domine (seigneur, maître). Sur cela, le maître l’adjure de dire à qui il distribuera la portion du gâteau qu’il tient en sa main, l’enfant le nomme ainsi qu’il lui tombe en la pensée, sans acception de la dignité des personnes, jusqu’à ce que la part soit donnée où est la fève ; celui qui l’a est réputé roi de la compagnie encore qu’il soit moindre en autorité. Et, ce fait, chacun se déborde à boire, manger et danser. » 

(Recherches de la France, tome II, p. 920 : éditions Honoré Champion 1996, coll. Textes de la Renaissance)..

 

Commentaires

BRIOCHE PROVENçALE

> Une brioche agrémentée de fruits confits, c'est ce que nous mangeons en famille pour la fête des Rois. Ma grand-mère maternelle était provençale...
L'inconvénient de la galette frangipane, c'est qu'elle est lourde, étouffante.
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Écrit par : Blaise / | 04/01/2014

LE PÈRE

> Chez nous, c'était plutôt le père de famille qui fabriquait la galette. Faut surtout pas vous gêner pour essayer, Patrice.

Hélène


[ PP à Hélène - Dans l'intérêt général, il n'y a pas trop intérêt à me mettre au fourneau !
Peu doué, à part les oeufs à la coque. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Hélène / | 04/01/2014

FAITE MAISON

> D'expérience, c'est très facile à faire soi-même, la galette des rois à la frangipane (de "Frère Jacqueline" de Frangipani, amie de saint François d'Assise* !). Faite maison, voire bio, c'est toujours meilleur, ni lourd ni écoeurant ni trop sucré. Nous la faisons nous-mêmes depuis des années, bien avant les 30 euros, et pour beaucoup, beaucoup moins cher ! À la franciscaine, quoi.
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*"Dans la famille franciscaine, la tradition veut que la frangipane vienne de Jacqueline de Septisoles, épouse et jeune veuve du noble romain Graziano de Frangipani, seigneur de Marino. Cette dame, devenue amie et disciple de François d'Assise, qui l'appelait « Frère Jacqueline »6, avait coutume de lui offrir des gâteaux aux amandes :

« Un jour le bienheureux François appela ses compagnons et leur dit : « Vous savez combien dame Jacqueline de Settesoli fut toujours et demeure attachée à notre ordre. Je crois que, si vous l’informiez de mon état, ce serait pour elle une grande délicatesse et une grande consolation. Écrivez-lui de vous envoyer, pour une tunique, de ce drap monastique couleur de cendre, comme celui que fabriquent les Cisterciens dans les pays d’outre-mer. Qu’elle envoie aussi de ce gâteau qu’elle m’a préparé maintes fois quand j’étais à Rome. »

— Légende de Pérouse 101, Saint François d'Assise : Documents, Éditions franciscaines, Paris, 2002".

http://fr.wikipedia.org/wiki/Frangipane

Alex


[ PP à Alex - La franciscanité de la frangipane ne fait aucun doute. Mais pourquoi en mettre dans la galette ? ]

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Écrit par : Alex / | 04/01/2014

SUR TWITTER

> réactions à cette note, sur Twitter :

> G2T ‏@g2t_g2t 21 h
@dePLUNKETT1 bien d'accord.


> Le blog d'H.B. ‏@Le_blog_d_HB @dePLUNKETT1 Bonne celle à la frangipane de Picard. A cuire 45 mn et à faire reposer 15mn. 5, 90 € ! :) http://videos.tf1.fr/jt-we/2014/la-galette-des-rois-tradition-de-janvier-8340775.html

> do ‏@do_marie
.@Le_blog_d_HB @dePLUNKETT1 et en plus elle a des santons. celles de ALdi et Leader Price aussi. #lesmeilleures (à vérifier quand même)

> Mahaut ‏@visetinvis
@do_marie @Le_blog_d_HB @dePLUNKETT1 Galette faite maison ici. Temps de préparation: vingt minutes. Temps de cuisson: pareil.
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Écrit par : tweets / | 05/01/2014

D'ACCORD

> Bien d'accord avec vous ! je m'étrangle quand je vois le prix des galettes à chaque fois quand je rentre dans une boulangerie à l'époque de l'Epiphanie ! une épiphanie que les boulangers font durer qui plus est jusqu'à février si ce n'est pas plus !
Chez nous si on a la flemme c'est Picard 6 euros pour 6-8 parts et elle est vraiment délicieuse à cuire soi même sans vouloir faire de pub, sinon on se met au fourneau mais le résultat n'est pas toujours garanti:-)
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Écrit par : cabanel / | 05/01/2014

@ PP :

> parce que c'est bon, la frangipane en hiver, et que François a "inventé" la crèche (même si les mages adorent le Christ dans "la maison") ! Tout se tient, même à travers un retour dans les années 1930 (ah bon ?).

Alex


[ PP à Alex - Le millésime 1930, je le tiens d'un boulanger-pâtissier en retraite ! Mais je ne le garantis pas. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Alex / | 05/01/2014

RECETTE MONASTIQUE

> Et si vous essayiez le gâteau des rois du frère Victor Antoine d'Avila Latourette, moine bénédictin ?
Je vous donnerais bien la recette de ce gâteau brioché, glacé au beurre et au cognac ( à se damner, croyez moi !), très facile à réaliser comme tout ce que propose ce merveilleux cuisinier monastique.
Mais achetez plutôt ses ouvrages, pour l'aider à bâtir sa petite abbaye au Nord Est de l'Amérique.
Ses ouvrages m'ont rendu le goût de la nourriture, donc de la vie, à des moments très pénibles.
Vous tous, décroissants en quête de sobriété heureuse, ne vous gâtez pas l'existence avec du zen macrobiotique ; découvrez la tradition d'une cuisine végétarienne qui fait oublier le goût de la viande — et d'une gastronomie à la portée de toutes les bourses.

Je vous présente ces ouvrages :

http://rouskadetiolles.fr/DesLivresDeCuisine.html

et le monastère et son unique occupant (j'espère que son âge et sa santé lui permettent toujours de vivre là) :

http://ourladyoftheresurrectionmonastery.webs.com/monasticlife.htm

Bonne année à tous !

Haglund



[ De tous à Haglund : bonne année à vous ! ]

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Écrit par : Haglund / | 05/01/2014

C'ETAIT UN CADEAU DU BOULANGER

> Cette année, je l'ai faite moi-même. C'est moins cher et... bien meilleur ! En toute humilité, bien sur!
Ma mère qui n'est plus toute jeune (95 ans) m'a raconté que dans son enfance en région parisienne, ses parents n'achetaient pas la galette des Rois: c'était le cadeau de nouvel an que faisait le boulanger à ses clients.
Jolie coutume, n'est-ce pas ?
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Écrit par : Philippe / | 06/01/2014

POUR DES BILLES

> Galette "artisanale" de notre "boulanger pâtissier" habituel (le roi du pain "avec des céréales" sic!, genre 250 g reparti dans 3 m3...) sans saveur (à se demander s'il y avait de la pâte d'amande dans sa frangipane!): 4 parts/ 14 euros!
Galette de chez Picard, à cuire 20 minutes au four: 6 parts/ 5.90 Euros! Bon goût, excellente saveur, odeur... et en plus j'ai eu la fève.
À part ça certains "artisans" ne nous prennent pas pour des billes !
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Écrit par : Louis Chaise / | 07/01/2014

NATURE ET OFFERTE

> Mon grand-père me racontait que dans son jeune temps (début du siècle passé) elle était nature (corrobore donc la date de PP) et offerte par le boulanger à ses [bons] clients (la société était moins consumériste) !
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Écrit par : franz / | 07/01/2014

MARCEL NUSS

> Marcel Nuss est lourdement handicapé, et il a arraché au destin une vie d'homme accomplie.
je vous mets son billet, parce qu'à la fin, il s'insurge aussi contre le racket-galette :

http://blogs.mediapart.fr/blog/marcel-nuss/050114/les-chronique-dun-autre-monde-urgences-pantagrueliques
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Écrit par : Haglund / | 07/01/2014

"LE PICARD, CA SE RECONNAIT A L'USAGE" (Alexandre Dumas, 'Les Trois Mousquetaires')

> En lisant les commentaires, je commence à croire à une attaque de ce blog par les marketeurs de Picard Surgelés !
PP, combien d'actions chez Picard ? ;)

Plus sérieusement, il faut bien reconnaître que leurs galettes des rois sont en effet les meilleures -parmi les industrielles, bien sûr- que l'on puisse manger depuis de nombreuses années.
Mais rien ne remplace le fait maison.
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Écrit par : PMalo / | 07/01/2014

STANDING

> Ah oui, mais faut savoir ce qu'on veut. On ne peut pas attendre de son boulanger-pâtissier qu'il refasse intégralement sa boutique tous les quatre ans, qu'il puisse rouler dans des voitures dignes du standing auquel il aspire et qu'en même temps il ne puisse pas faire trois fois la culbute sur bon nombre de ses produits !

Mon boulanger (qui a au moins le mérite de fabriquer du pain bien cuit comme je l'aime) a sûrement de nouveaux projets de rénovation sous le coude (la dernière refonte intégrale de la déco de son échoppe remonte tout de même à 2010 !) : les galettes des Rois sont apparues dans sa vitrine dès avant le 10 décembre, à des prix qui n'ont rien de low-cost.

Au fait, c'est peut-être de là que vient l'expression "arrondir sa galette"...
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 08/01/2014

FOIE GRAS ET SAINT MARTIN

> Votre souhait - que l'on fasse soi-même une galette des rois - a été exaucée au moins par moi, alors que je n'avais pas encore lu votre article. Lassée comme vous par les galettes industrielles de supermarché ou celles des pâtissiers - qui sont parfois de qualité toutefois - dont on se demande si ce n'est pas un diamant qui sert de fève vu les prix.

Et donc, cette année j'ai décidé de faire une galette des rois moi-même et elle n'était pas mauvaise du tout !

Des galettes des rois jusqu'en février ? Et oui, et aussi les chocolats de Pâques invendus qu'on retrouve en solde au moment de l'Ascension également sans compter la dernière escroquerie : le foie gras de la Saint-Martin ! (le pauvre saint homme, lui qui avait choisi la pauvreté :)
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Écrit par : Esclarmonde / | 21/01/2014

@ Esclarmonde

> le pire ce sont les galettes "transformées en France".
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Écrit par : E Levavasseur / | 22/01/2014

Les commentaires sont fermés.